La marche en NC

Marcher en Nouvelle-Calédonie a des spécificités, comme partout dans le reste du monde d’ailleurs. Faire une marche à 4.000m d’altitude au Pérou n’est pas faire une marche au bord de l’eau dans le Cotentin; on ne se prépare pas pareil. Cette page me permettra de donner mon avis et de pousser quelques coups de gueule, en bon français que je suis 🙂

La première chose à considérer est évidemment la chaleur ! Il n’aura échapper à personne qu’il fait chaud, voire très chaud, en saison chaude ! Avec le taux d’humidité, cela peut vite devenir « compliqué ». De l’eau et une casquette sont le minimum avant de partir faire une marche. La saison fraîche est déjà plus adaptée à de grandes marches même si le soleil peut cogner très fort. Pour moi, il est difficilement concevable de se lancer dans le GR1 en plein été : les étapes sur les crêtes risquent d’être violentes ! Abonné à un groupe de randonnée Facebook sur les randonnées en NC, je reste stupéfait par certaines demandes ou commentaires des internautes :

  • « je prévois de faire le GR1 après-demain mais avec les pluies de ces derniers temps, je me demande si c’est faisable »…Ce message a été posté après les pluies incessantes de ces derniers mois d’été (2022) et le passage, 2j avant, d’un cyclone ! Mais est-ce que la personne a fait un minimum de recherche sur le parcours ? A t-elle téléchargé les documents de la province Sud sur le GR1 qui indique qu’en cas de fortes pluies, il est impossible de franchir les Cornes du Diable (avant-dernière étape du GR1 si on part de Prony) ? C’est juste de l’inconscience pure et simple. Je comprends l’envie, l’excitation à préparer ce genre de parcours, à se préparer mentalement mais un peu de recul et de discernement ! Que se passera t-il si la personne tente de forcer la traversée de la Corne du Diable en se disant qu’elle n’a pas fait 3h de marche pour s’arrêter là ? Au pire, la noyade, au mieux l’intervention des secours (merci pour eux). Bref, du n’importe quoi.
  • « voici ma trace GPS de 40km »…en pleine saison chaude, par plus de 30°, une personne fait une rando de 40km !! Y’a une cascade à l’arrivée mais le reste du temps, c’est comment ? Certains sont très entrainés et ne craignent pas la chaleur mais un coup de chaud (insolation) peut vite survenir (ok, pas besoin de faire 40km mais cela augmente les risques). Conséquence : intervention des secours (si le téléphone capte). A faire à la rigueur sur 2j, et encore…

Autre caractéristique, surtout dans le Sud, la terre glissante. On ne sait jamais vraiment si on va tenir debout, surtout dans les descentes. C’est la nature du terrain, ok ; il faut faire avec. Je suis, évidemment, déjà tombé, d’un coup, sans prévenir. La sensation est vraiment bizarre car on se dit : « tiens, je suis par terre » et on en rigole (si on ne se fait pas mal). C’est pour cette raison, et d’autres, que j’aime marcher avec des bâtons qui apportent beaucoup plus de stabilité. Et ne pensez pas que c’est spécifique au Sud : c’est super glissant au Mont Koghis ! Il faut quand même garder en tête cette caractéristique du terrain surtout si on compte partir marcher avec des personnes d’un certain âge. Pour ma part, je m’emmènerai jamais mes parents à la cascade de la Kubini par exemple, l’accès est beaucoup trop casse gueule sur la fin; tout comme l’accès au trou d’eau de Yaté. Bref, prenez de vraies chaussures de rando ou de raids.

Il peut arriver de franchir, sans le savoir ni le vouloir, les limites d’une propriété privée. Comme rien n’est indiqué (cf plus bas), vous entrez donc chez quelqu’un sans son contentement. S’il s’agit d’une terre tribale, cela peut vite devenir tendu, en fonction des interlocuteurs en face de vous (cela peut aussi bien se passer en expliquant la méprise). Bref, il faut se renseigner avant. En Nouvelle-Zélande, des panneaux vous indiquent que vous entrez sur une propriété privée et on vous demande de faire attention; normal en somme.

A part dans les parcs provinciaux et sur quelques tronçons connus, il n’y a quasi aucune indication ni sur le chemin à emprunter, ni sur la distance, ni sur le nombre de km restant…Il est plus que regrettable de n’avoir aucune indication pour aller aux Marmites à Dumbéa alors que c’est un parc officiel. Imaginez sur des chemins moins fréquentés. Cela peut ajouter de la fantaisie et faire découvrir des endroits insolites mais la comparaison avec l’Australie ou la Nouvelle-Zélande fait mal. Là-bas, tout est indiqué, la difficulté, le temps de parcours (assez exagéré dans l’ensemble mais bon)…Sachant cela, il faut donc partir avec un minimum de préparation : un tracé GPS téléchargé, une appli de carte hors-ligne (Maps.Me par exemple), un plan si on veut faire ça à l’ancienne 🙂

La couverture téléphonique n’est pas assurée partout : la côte oubliée en est le meilleur exemple mais ne pensez pas que c’est l’unique endroit en NC. Il peut arriver de ne pas capter de signal en fonction de sa position dans une « montagne ». C’est rare mais ça peut arriver. Je n’ai pas de solutions à ce problème : partir à plusieurs, prévenir ses proches de son parcours…